samedi 3 novembre 2012

Paris Games Week 2012

J'ai cherché en vain un titre un peu plus accrocheur que le nom du salon, mais ce n'est pas très important. Parlons plutôt de l'évènement en lui-même.

Je me suis donc rendu hier après-midi au Paris Games Week, organisé par le SELL. Après un petit moment de réflexion, je crois que je n'y étais jamais allé. La dernière fois que me suis rendu à la porte de Versailles pour voir du JV, c'était en 2009, quand le SELL a fait son partenariat avec GamesFed pour une édition bâtarde. On connaît la suite.

Niveau organisation, il y a du bon et du moins bon. Les entrées, par exemple : pourquoi faire marcher les gens munis d'un billet ou d'un pass presse vers une entrée sur le côté du hall, au lieu de leur réserver un ou deux guichets à l'entrée principale ? J'ai du mal à comprendre l'intérêt, car la plupart des médias sont venus à la soirée d'ouverture et ne reviendront pas, et surtout vu le volume d'invitations distribuées, autant faciliter l'entrée à ces gens, qui doivent représenter une part non négligeable de la fréquentation du salon. Le SELL a choisi de réserver l'entrée principale aux personnes sans billet, qui paieront pour beaucoup d'entre eux le plein tarif de 14 €.

Le tarif, un autre truc qui fait tiquer pas mal de monde. 14 € l'entrée, c'est plus cher que les années précédentes. Mais au vu du public à l'intérieur, majoritairement composé de jeunes pour la plupart mineurs, le tarif de 9 € s'applique. Déjà un poil plus raisonnable. Malgré tout, payer pour venir faire la queue autour d'un stand pendant des heures afin de tester un jeu dans une salle surchauffée qui sort dans quelques jours... Oui moi aussi j'ai du mal à voir l'intérêt.

La composition du public est certainement la première observation que je me suis faite en entrant dans le salon. Si les journées de samedi et dimanche sont peut-être plus diversifiées, j'ai été surpris de constater que la majorité des gens présents étaient des jeunes, plutôt de sexe masculin, âgés de 15 à 20 ans, à la louche. Pourtant on n’arrête pas de nous dire que l'acheteur de JV moyen a la trentaine. Du coup, qui croire ? Est-ce que le public du PGW est représentatif du marché, ou seulement d'une partie de celui-ci qui achète les titres AAA de fin d'année ? Difficile de donner une réponse définitive.

Les ados et adulescents n'étaient néanmoins pas le seul public présent. J'ai vu quelques parents avec leurs enfants, souvent très jeunes. Un stand leur était d'ailleurs réservé, mais j'avoue ne pas m'y être attardé. Comme le soulignait Yukishiro dans l'émission de Gamekult, le salon est vraiment family friendly. Les jeux qui font jaillir l'hémoglobine sont généralement dans des stands fermés, soumis à contrôle d'identité. Quant aux babes, on sent clairement que des consignes ont été données pour éviter les tenues trop affriolantes. À de rares exceptions près, les éditeurs ont joué le jeu et ont habillé leurs hôtesses d'uniformes plus sages cette année.

Ce qui me fait venir à un autre point : le PGW est définitivement un salon consumer, un évènement pour le grand public. C'est un catalogue (payant) d'achats en trois dimensions (et assourdissant) pour les jeux de fin d'année. Le PGW est l'occasion de faire un dernier gros push marketing à coups d'énormes stands et de goodies lancés comme des grenades publicitaires. La plupart des titres présentés sont déjà disponibles ou en passe de l’être. Bref, si vous suivez un peu l'actu JV, aucun intérêt pour 90 % des jeux présentés. La seule vraie attraction inédite était la Wii U avec son line-up de lancement.

Néanmoins, certaines parties du salon sont plutôt réservées aux gamers, aux vrais, aux tatoués. L'ESWC par exemple, qui occupe à elle seule un huitième de l'espace du Hall 1, avec une scène gigantesque et des centaines de places assises. Juste derrière se tenaient les éliminatoires dans un espace réservé. League of Legends avait également un assez gros stand, en partenariat avec Asus si je ne me trompe pas. Et puis en bon joueur de Street IV je suis me suis rendu sur le stand de Capcom où avait lieu divers tournois, streamés en direct sur Internet. Un peu dommage que leur stand soit si petit et pas équipé de chaises, vu comment il était constamment rempli. D'autant plus dommage d'ailleurs que le Hall 1 n'était pas utilisé dans sa totalité. Malgré cette décision, les allées étaient plutôt larges et la circulation relativement aisée, sauf peut-être à un ou deux endroits. À voir si c'est toujours le cas ce WE.

Résumons : on a donc des stands de jeux AAA sur consoles, d'autres plus orientés PC et e-sports, un endroit pour les jeunes... Je passe sur les différentes échoppes de produits dérivés pour me concentrer sur un pôle : le forum des métiers du jeu vidéo. Dans sa version PGW, cela se résume à quelques petits stands pour les écoles de jeu vidéo. Et c'est là que l'époque du FJV me manque : où sont passés les stands des studios de dév, qui faisaient des entretiens directement sur le salon ? Quid des conférences sur l'industrie avec des intervenants qui savent de quoi ils parlent ? Et les Milthon, ces récompenses du jeu vidéo, même si elles étaient loin d'être parfaites, avaient le mérite d'exister. Là aussi, plus rien. Le FJV proposait une diversité qui a totalement disparu depuis que le SELL a siphonné leur public et rameuté les éditeurs hors du Micromania Game Show.

On est sur un salon grand public, pas sur un salon qui s'adresse à tous, et encore moins représentatif de l'industrie et de son public global. Et ça c'est quand même vraiment dommage, de mon point de vue. Mais mon point de vue est minoritaire, puisque pour le gros du public, pour qui le JV est un loisir comme un autre, seuls les blockbusters sont intéressants. Le SELL et les éditeurs l'ont bien compris, et tablent sur un objectif de 200 000 visiteurs pour cette édition. Et je parie qu'il sera atteint.

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